Coucou! C’est le premier article, mais pas le dernier, que je publie au journal l’Estéache. Petite anecdote sur moi : ce n’est pas la première fois que je publie pour un journal étudiant! J’avais déjà fait partie de l’équipe du journal l’Exception, du Collège Saint-Paul, mon école secondaire, lors de mes deux dernières années de secondaire. Vous pouvez encore y lire mes articles si ça vous intéresse. Ils vous suffit de rechercher « l’exception CSP » sur internet et ça devrait être le premier résultat.* Ça ne devrait pas être très difficile de me trouver une fois rendu là, je suis le seul Wylliam avec un Y qui ait publié des articles :)
*NOTE DU FUTUR: ou rechercher les articles plus anciens que celui-ci sur la page « Mes articles » sur ce site web.
Bref, c’est tout pour ma mini intro. Cela fait très longtemps que je travaille sur cet article qui parle simplement d’un mot que j’adore et que je déteste en même temps : Littéralement.
Enfin, quand je dis que je le déteste, c’est juste parce que j’ai l’impression que de plus en plus de gens l’utilisent inadéquatement et cela me frustre énormément. Pour votre bien-être grammatical et pour que vous puissiez l’apprendre à vos proches, je vais vous expliquer les cas fréquents d’utilisation inadéquate et la façon adéquate de l’utiliser.
Tout d’abord, je tiens à préciser que si j’accorde autant d’importance à ça, c’est parce que je crains que les gens perdent la signification réelle de ce mot et qu’il en devienne un mot fréquemment utilisé dont on a retiré l’importance de sa signification. Maintenant, nous pouvons continuer.
La grammaticalité du mot
Je pense qu’il faudrait que je commence par la bonne signification pour que vous compreniez pourquoi les utilisations inadéquates le sont. Alors, le mot « littéralement » vient du mot « littéral », dont la signification utilisée dans ce cas est « Qui s'en tient, est pris strictement à la lettre. », donc, interpréter, dans un langage plus commun : « premier degré », « au pied de la lettre » ou « au sens propre ». L’ajout du suffixe « -ment » transforme l’adjectif en adverbe.
Petite précision pour que vous compreniez la différence entre un adjectif et un adverbe, avec une même phrase, il est mort de rire, avec l’adjectif et l’adverbe de la même famille :
Adjectif : Il est mort de rire, au sens littéral du terme.
Adverbe : Il est mort de rire, littéralement.
Ces deux phrases ont exactement la même signification.
Avec cet exemple, vous pouvez remarquer que le mot « littéralement » peut remplacer le groupe de mots « au sens littéral du terme ».
Pour compléter cette explication, je pointe le fait que, dans cette phrase que j’ai prise pour exemple, la signification de la phrase de base il est mort de rire serait « il s’est esclaffé de rire » car c’est une expression communément utilisée qui a cette signification. Mais, avec les deux exemples que j’ai démontrés qui ajoutent un ou plusieurs mots après la phrase originale, sa signification est modifiée pour « il est décédé en riant », qui est une situation bien différente et pourtant possible.
Le saviez-vous?
Selon le biographe Diogène Laërce, Chrysippe de Soles, un philosophe stoïcien du IIIe siècle av. J.-C., serait mort de rire après avoir vu un âne manger ses figues ; il avait demandé à un esclave de donner à l’âne du vin afin de faire passer les figues, qui était apparemment un jeu de mot entre « âne » et « vin » qui avaient une prononciation similaire dans leur langue et… « en rit tellement, qu’il en mourut. ». Et il n’est clairement pas la seule personne à être décédée à cause d’un fou rire incontrôlable. Comme quoi l’abus de rire est dangereux pour la santé. Riez avec modération.
Maintenant que vous connaissez la définition et la signification du mot littéralement, je vais vous montrer les deux cas beaucoup trop fréquents à mon gout d’utilisation inadéquate de cet adverbe.
Première utilisation inadéquate : « Littéralement non littéral »
Comme je l’ai précédemment expliqué, le mot littéralement sert à signifier qu’une suite de mots, souvent utilisée comme une expression ayant un ou plusieurs sens figurés, doit exceptionnellement être prise au premier degré, au sens littéral. Ça peut souvent servir à rendre une phrase moins « confusante* » en spécifiant que l’expression ne doit pas être considérée comme une expression, mais comme le sens premier de cette suite de mots.
Sauf que cette utilisation inadéquate rend en fait la situation encore plus confusante en faisant croire que la phrase doit être prise au premier degré alors que c’est simplement une expression et que le mot littéralement aurait du être supprimé de celle-ci pour la rendre plus facilement compréhensible.
Exemple :
« On était tellement crampé! J’en étais littéralement mort de rire! »
Cette phrase est fausse, car une personne ayant été littéralement morte de rire ne peut pas prononcer cette phrase, parce qu’une personne morte n’est pas capable de parler.
Et j’espère que vous y comprenez bien que ce n’est pas moi qui suis « premier degré », mais la personne ayant prononcé cette phrase qui a spécifié que ce qui est normalement une expression devait être exceptionnellement pris au premier degré, alors que ce n’est pas le cas.
*Le mot « confusant(e) » n’existe pas encore dans la langue française, mais je n’ai trouvé aucun mot équivalent à l’anglais « confusing » donc j’utilise ce mot qui, selon moi, serait l’équivalent logique. Ce ne sera sûrement pas la dernière fois que j’utiliserai ce mot pour un article :)
Deuxième utilisation inadéquate : « Je veux rajouter des mots dans ma phrase pour paraître distingué•e »
Cette catégorie-là me fait un peu plus rire, car on dirait que la personne veut vraiment juste ajouter des mots dans ce qu’elle dit ou écrit. Soit pour se donner un style ou pour essayer de rajouter des mots dans sa production écrite de 990 mots qui doit contenir minimum 1000 mots et qu’elle ne sait pas quoi ajouter comme mot donc elle prend des mots random qui paraissent bons.
Dans l’utilisation adéquate, le mot littéralement a une utilité : préciser que telle expression doit, cette fois-ci, être interprétée au pied de la lettre. Dans la première utilisation inadéquate, le mot a aussi une utilité : faire chier rendre la phrase plus compliquée à comprendre en ajoutant un élément qui n’a pas lieu d’être. Dans ces deux cas, l’utilisation de ce mot sert à quelque chose, car elle modifie le sens de la phrase, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Là, dans ce cas d’utilisation inadéquate, ce n’est pas le cas. Le mot est juste… là. Il ne sert à rien pantoute, mais il est là. On ne sait pas exactement pourquoi, lui-même se demande ce qu’il fout là, mais la personne ayant écrit ou dit la phrase a décidé de le mettre là.
Exemple :
« C’est littéralement intéressant pour être honnête »
— Aurélie
Ce fût le premier avis que j’ai eu dans l’équipe du journal lorsque j’ai partagé l’idée de cet article que vous lisez actuellement. Avec tout le temps que j’ai pris pour travailler sur cet article, c’était la phrase exemple qui m’était la plus difficile à trouver. En fait, c’est le seul exemple qui ne vient pas de moi. Merci beaucoup à Aurélie pour cet exemple iconic !
Dans cette phrase-ci, le mot littéralement est là. Rien de plus. Il fait juste acte de présence sans influencer quoi que ce soit à la signification de l’énoncé. Dire « c’est intéressant » veut dire que c’est intéressant. Y’a rarement de sens caché à ça. C’est donc pour ça que cette phrase rentre parfaitement dans cette catégorie.
C’est littéralement la conclusion de mon article
J’espère que cet article, à part avoir été un mini-défouloir, sera d’intérêt général et servira aux autres à faire plus attention à leur utilisation de ce mot. Je vous invite aussi à en parler à vos amis. La langue française, comme la plupart des langues, contient des mots qui ont un sens beaucoup plus lourd, sérieux, important et fort que d’autres. Il faut savoir évaluer dans quel contexte l’utilisation d’un mot est adéquate ou non selon son sens et le contexte. Je vous souhaite une bonne journée/soirée!
Wylliam Gélinas
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